Comment maîtriser l’empreinte numérique de mon entreprise ?
Sommaire
L’univers numérique laisse une empreinte considérable sur l’environnement, surtout à travers la production des appareils électroniques. Découvrez les points d’attention afin de réduire l’impact numérique de votre entreprise.
L’empreinte environnementale des terminaux
Au niveau mondial, le numérique représentait en 2019 :
- 5,5 % de la consommation électrique mondiale
- 3,8 % des émissions de gaz à effet de serre (1400 millions de tonnes de CO2e soit 2 fois l’empreinte carbone de la France)
- Engendre d’importantes pressions sur la raréfaction des matières, notamment les terres rares.[1]
Les impacts du numérique, bien que souvent perçus comme immatériels, sont en réalité significatifs, mais souvent géographiquement éloignés des utilisateurs. Pour une compréhension complète du système numérique, il est essentiel d’envisager l’intégralité de la chaîne de valeur. L’empreinte environnementale est multifactorielle et complexe à appréhender, compte tenu de la multitude de processus et de maillons impliqués. (Ses indicateurs : les émissions de gaz à effet de serre, la raréfaction des ressources, la perte de biodiversité, etc.)
Ce système reprend 3 composantes majeures :
- Les terminaux : nos ordinateurs, tablettes, écrans, montres connectées, console de jeux vidéo…
- Les réseaux : l’ensemble des systèmes nous permettant d’obtenir du wifi et de la 4G.
- Les datacenters : l’ensemble des lieux qui stockent nos données.
En version complète et exhaustive, sans approfondir chaque indicateur, voici une représentation des impacts pour ces 3 postes:
Pour une vision plus concise des impacts, voici un résumé présentant les pourcentages moyens de l’ensemble des indicateurs mentionnés précédemment (source Bon Pote)
76 % des impacts (tous indicateurs confondus), sont liés à la fabrication des terminaux.
Bonne nouvelle ! C’est la seule étape sur laquelle chacun d’entre nous peut agir !
À titre d’exemple, la fabrication d’un ordinateur portable génère environ 156 kg d’équivalent CO2, répartis de la manière suivante (source base empreinte) :
| Catégorie | Total non décomposé kg éq. CO2 |
| Intrants (Matières premières) | 120 |
| Transport (Approvisionnement) | 1,89 |
| Énergie (Mise en forme) | 0,750 |
| Énergie (Assemblage) | 1,90 |
| Transport (Distribution) | 31,7 |
| Total | 156 |
L’empreinte carbone d’un ordinateur portable est principalement due à l’extraction des matières premières. Une solution efficace pour réduire cet impact est d’adopter des pratiques d’économie circulaire, qui favorisent la réutilisation, le recyclage et la réparation des produits en fin de vie. Réduire l’extraction de matières premières permet de réduire drastiquement l’empreinte carbone du matériel informatique.
- Un constat : de loin, la fabrication des terminaux est le poste n° 1 sur lequel agir pour réduire son empreinte !
Que faire pour réduire l’empreinte des terminaux?
Réutiliser un appareil qui existe déjà, et qui ne nécessite donc pas d’être fabriqué est le levier le plus important pour réduire les impacts liés à la fabrication.
Ceci peut se faire de deux manières : allonger la durée de vie du matériel que l’on possède et/ou acheter du matériel reconditionné.
Allonger la durée de vie :
Le maintien d’un même terminal sur une plus longue durée contribue à réduire la demande de production de nouveaux appareils, ce qui a un impact significatif sur de nombreux critères environnementaux. L’appareil idéal du point de vue de l’environnement est celui que l’on n’a pas à produire. De plus, prolonger la durée de vie de l’appareil permet de réaliser des économies financières substantielles.
Pour cela, quelques aménagements sont nécessaires :
- Il est nécessaire de prendre soin de ses appareils, de les entretenir de façon optimale, d’effectuer les mises à jour, de faire des reset de temps en temps, de les protéger…
- Opter pour du matériel doté d’un indice de réparabilité est essentiel pour garantir la durabilité des appareils, car ils doivent pouvoir être réparés en cas de casse ou de panne. Pour la plupart des utilisateurs, évaluer la réparabilité d’un produit électronique peut s’avérer complexe. Heureusement, nos voisins français ont progressé dans la promotion de pratiques numériques plus responsables, et un site internet existe pour évaluer la réparabilité de votre matériel informatique.
- Jetez un œil ici avant de considérer un achat : https://www.indicereparabilite.fr/
- Dans le cas d’une panne ou casse, des pièces peuvent être trouvées ici : https://www.sosav.fr/
- Acheter du matériel certifié: il existe différents labels qui peuvent être trouvés éventuellement sur des boîtes des appareils ou sur les appareils eux-mêmes : l’écolabel européen, TCO, Energy Star (par rapport à la consommation énergétique).
Malheureusement, leur utilisation est compliquée et non référencée.
Le conseil de Smart2Circle : s’intéresser au label EPEAT.
La force du label EPEAT est la base de données en ligne qui permet d’effectuer une recherche par produit.
Les produits qui aspirent à obtenir la certification EPEAT doivent invariablement se soumettre à une évaluation environnementale, y compris une évaluation de leur empreinte carbone. De plus, des critères sociaux tels que le respect des normes internationales du travail, des exigences en matière de santé et de sécurité au travail, ainsi que la transparence de la chaîne d’approvisionnement sont également pris en compte.
Le label EPEAT est très facile d’utilisation et présente des critères environnementaux sur l’ensemble du cycle de vie des produits : ordinateurs, écrans, tablettes, téléphones mobiles, imprimantes et serveurs. Il propose 3 niveaux de certifications :
- EPEAT Bronze (seuls les critères obligatoires sont respectés)
- EPEAT Silver (au moins 50 % des critères optionnels respectés)
- EPEAT Gold (au moins 75 % des critères optionnels respectés)
Ce label aide réellement à la décision lors d’achats (plus) responsables. Il est créé sur la base d’un système de management environnemental, norme ISO, qui prône une amélioration continue.
Un achat informatique en vue ? Rendez-vous ici : https://www.epeat.net/, sélectionnez la catégorie de produit que vous souhaitez acquérir, le nom du modèle (en version brève) et le fabricant et le tour est joué !
Un moyen essentiel pour prolonger la durée de vie des appareils est de formaliser cette démarche afin qu’elle devienne structurelle. Concrètement, cela implique d’incorporer la prolongation de la durée de vie dans les politiques en matière de technologies de l’information, d’informer les collaborateurs des motivations sous-jacentes pour obtenir leur adhésion et leur soutien. À long terme, cela peut même être institutionnalisé en ajustant l’amortissement comptable du matériel informatique sur une période de 4 à 5 ans, en fonction des objectifs fixés.
Acheter du matériel reconditionné
Acheter un ordinateur ou un smartphone reconditionné permet d’éviter à la fois l’empreinte environnementale de sa production et celle de sa destruction.
En moyenne, l’acquisition d’un smartphone reconditionné permettrait ainsi la réduction d’impact environnemental annuel de 77 % à 91 % par rapport à un achat neuf, en fonction des indicateurs.[1] (https://labo.societenumerique.gouv.fr/fr/articles/impact-environnemental-des-smartphones-quels-bénéfices-du-reconditionnement-par-rapport-au-neuf/ )
Acheter du matériel reconditionné offre par ailleurs une garantie d’un an.
Chez Smart2Circle, nous avons délibérément adopté une politique d’achat à 100 % de matériel informatique reconditionné. L’incorporation de cette condition dans votre politique d’achat peut avoir un impact significatif sur la réduction de votre empreinte numérique.
L’achat de matériel reconditionné représente une démarche simple pour acquérir des équipements en excellent état, soigneusement vérifiés, tout en préservant l’environnement.
Nous vous recommandons Back Market comme notre source privilégiée pour l’achat de matériel reconditionné : https://www.backmarket.be/fr-be
Les erreurs les plus courantes liées à l’empreinte numérique des appareils électroniques
- Subir l’obsolescence: les Français changent de smartphone tous les deux ans en moyenne alors que 88 % des appareils sont encore en état de marche. Ces habitudes de consommation trouvent leur origine dans deux phénomènes : l’obsolescence programmée et l’obsolescence perçue.
L’obsolescence programmée entrave le bon fonctionnement des objets après une certaine période d’utilisation, les rendant par exemple incompatibles avec les mises à jour de fonctionnalités ou inutilisables en raison de l’usure de composants impossibles à remplacer.
L’obsolescence perçue correspond à la perte relative de valeur d’un objet, souvent due au fait qu’il soit démodé ou qu’une version plus récente soit disponible sur le marché. Ces deux types d’obsolescence, qu’elle soit réelle ou perçue, poussent les consommateurs à acheter de nouveaux produits et à se débarrasser d’appareils encore parfaitement fonctionnels, ou qui pourraient être réparés facilement.
Avant de se lancer dans un processus d’achat, il est essentiel de se poser quelques questions. A-t-on vraiment exploré toutes les possibilités pour maintenir en état de marche notre appareil actuel ? Est-ce que l’achat d’un nouvel appareil est véritablement nécessaire ? Serait-il plus judicieux d’opter pour une réparation plutôt que pour un remplacement ?
- Multiplier les appareils: Plutôt que de multiplier les appareils, envisagez de réintroduire sur le marché de l’occasion les appareils inutilisés. Ils conservent leur utilité, que ce soit pour être vendus en l’état ou pour servir de source de pièces de rechange afin de réparer d’autres appareils. Le recyclage est bien sûr important, mais il est préférable de le repousser au maximum, car le matériel électronique est souvent très compact, et de nombreuses de ses composantes sont fabriquées à partir d’alliages complexes qui le rendent difficile à recycler.
Notre conseil : le matériel que vous n’utilisez plus peut être remis sur le marché et traité par un prestataire qui s’occupe de tout. Chez Smart2Circle, nous conseillons aSmartWorld.
https://www.asmartworld.be/services-aux-entreprises
- Avoir des difficultés à percevoir les impacts:
En 2022, la ministre de la transition énergétique a suscité l’étonnement en conseillant de commencer par supprimer les emails amusants de nos boîtes de réception. Bien que la suppression d’emails puisse sembler anecdotique, nous espérons que vous avez désormais une compréhension plus approfondie des impacts environnementaux des différentes actions liées au numérique. Voici les priorités à garder à l’esprit :
- Prolonger la durée de vie de vos terminaux.
- Éviter la multiplication inutile d’appareils.
- Opter pour l’achat d’appareils reconditionnés.
- Privilégier la réparation en cas de panne, plutôt que le remplacement, et prendre soin de vos appareils en général.
- Mettre en vente tous les appareils dont vous n’avez plus besoin, pour leur donner une seconde vie.
L’équipe de Smart2Circle est à votre disposition pour vous accompagner à travers toutes les étapes cruciales de la préparation visant à maîtriser l’empreinte numérique de votre entreprise.
